FÊTES
Si le village est gai, les habitants ne le sont pas moins, tout comme les Portugais (?)
Il faut les voir à la fête patronale, autrefois, elle se célébrait le dimanche qui suit le 3 Août, jour de fête du patron, mais ce jour coïncidait avec les travaux de la moisson, elle fut remise au 1er dimanche de Septembre.
Cette fête était autrefois très animée. On y venait de tous les environs et elle durait plusieurs jours.
La place publique était remplie de marchands forains, de manèges de chevaux de bois, de jeux, de tirs, de salle de bal etc…
Et tout cela avec accompagnement de musiques sonores. C’était assourdissant! Aujourd’hui, ce n’est plus de même. La fête se soutient encore un peu, mais pas avec le même entrain d’autrefois. C’est avec peine qu’elle atteint ses trois jours.
Hélas! ne nous plaignons pas, c’est de même partout. Les personnes du dehors qui venaient fêter chez leurs parents d’Ivors n’y viennent plus, en revanche on ne va pas chez eux. C’est ainsi que se perdent les bonnes traditions, en est-on plus riche, en est-on plus heureux? Je ne le crois pas.
Pourquoi ne pas continuer ces bonnes réunions de familles qui avaient tant de charme.
On causait du passé de ses vieilles connaissances, des absents et aussi de ceux qui avaient disparu. On versait un pleur sur leur mémoire, on buvait un coup et la gaieté renaissait.
Il y avait aussi à Ivors, la fête de St Sébastien, patron des Chevaliers de l’Arc et aussi une confrérie du même nom. Cette fête tend à disparaître.
On fête à Ivors, la Ste Barbe patronne des Pompiers, celle-ci est toujours en grand honneur.
Annoncée la veille et le matin par les clairons retentissants, elle se continue l’après-midi par divers exercices inhérents à la profession et se termine le soir par un banquet baltazarique ou règnent l’appétit, la bonne humeur et la chanson.
Nous avions aussi la St Sabot patron des Bûcherons, la St Eloi patron de la classe agricole et des forgerons, la Ste Anne patronne des Menuisiers etc…
Toutes fêtes de corporation qui unissaient entre eux patrons et ouvriers, les attachaient les uns aux autres.
Chaque famille élevait un cochon, son éducation terminée on procédait au meurtre du nourri et on fêtait son enterrement avec ses parents et ses amis dans un banquet tout à fait sardanapalesque. On ne tue plus de cochons.
Toutes ont disparu.
Nous souhaitons voir la résurrection de ces fêtes qui mettaient de l’entrain dans le village et entretenaient l’esprit de fraternité entre les ouvriers.
La fête nationale tient à son caractère officiel de se maintenir, revue des pompiers, jeux divers, chansons patriotiques, retraite aux flambeaux, bals organisés par la municipalité donnent à cette fête un certain cachet d’animation.
Les fêtes religieuses ont toujours le même éclat. Elles procurent à nos dames, l’occasion de faire montre de piété et de toilette.
FAITS MARQUANTS
Ils sont nombreux. Pas de crimes*. Quelques suicides isolés. Des morts accidentelles, trois incendies en cent années.
Malheureusement, bien des inondations causées par la fonte des neiges, et les crues produites par les orages. En plus de celles qui ont amené l’exhaussement du sol du village depuis des siècles, nous nous rappelons tous, des orages du 22 Juin 1876, 10 Août 1886, celui-ci avec accompagnement de grêle et de grêlons qui brisèrent beaucoup de vitres des habitations. Les trois orages de juin 1898, surtout celui du 10, où la foudre tomba sur le clocher de l’église et endommagea l’horloge communale. Toutes les maisons du quartier St Georges et la ferme furent envahies par les eaux qui descendaient à flots des hauteurs du Plessis-au-Bois.
La neige des 4, 5 et 6 Xbre 1879. A certains endroits, il y en avait un mètre d’épaisseur. Cette neige resta six semaines sur le sol, et par suite une grande partie des arbres fruitiers et forestiers périrent.
Les blés d’hiver furent complètement gelés.
Le 23 Janvier 1891, par suite d’un dégel subit qui amena la fonte des neiges accumulées sur les hauteurs qui dominent le village, toutes les eaux inondèrent la partie Sud d’Ivors et pénétrèrent dans les caves. Les pertes furent considérables.
Le Préfet sur le rapport de la municipalité accorda un secours de 900 F aux plus malheureux.
A ces malheurs, nous devons ajouter les invasions de 1814, 1815, et 1870. Les étrangers qui occupèrent Ivors en 1814 et 1815 furent des Russes dont quelques-uns restèrent dans notre pays. A Ivors, ces soldats russes construisirent un traîneau, à la mode dans leur pays et qui m’a été montré au château. Ce traîneau a été détruit depuis.
L’invasion allemande fut plus lourde pour la commune que celles de 1814 et 1815, il n’y eut pas de malheurs personnels à déplorer, mais on eut à subir les exigences du vainqueur. Arrivés le 13 Septembre 1870 à Ivors, se dirigeant sur Paris, les Allemands, à mesure qu’ils avançaient organisaient leur plan de ravitaillement par des réquisitions savamment opérées. Ivors comme toutes les autres communes, du reste, dut fournir, tant sur place qu’au magasins de Claye et de Villers-Cotterets : blé, avoine fourrage, bestiaux, pain, bois, linge, transports, argent de poche, etc… sans préjudice des contributions qui ont été la conséquence de cette funeste guerre, sans compter aussi les vols et déprédations commises par les maraudeurs étrangers qui suivaient l’année Prussienne.
Nous n’eûmes à déplorer la perte d’aucun des enfants de notre village partis à la défense de la patrie. Un seul revint avec une jambe amputée, les autres emmenés en captivité revinrent dans leurs foyers, assez souffreteux, mais aux bons soins de leurs familles, ils revinrent promptement à la santé .
Les pertes subies par Ivors ont été évaluées à 21000 Fr approximativement.
La guerre de la Fronde fut encore plus funeste à Ivors.
Les Lorrains vaincus à la bataille des 14 Frères, dirigèrent leur retraite sur la Ferté-Milon et les villages qu’ils rencontrèrent, notamment : Chavres, Ivors et Marolles.
Vous trouverez des informations sur les mouvements des troupes à « Affaire de Troesne » sur le site :
http://tableaudhonneur.free.fr/11eRD.pdf
Les guerres suivantes furent malheureusement plus cruelles pour les enfants d’Ivoires, on relève sur le monument aux morts 10 noms pour la guerre de 14/18 : Bertrand Raymond – Bunelle Gabriel- Carrier Georges – Dehan Marcel – Gitant Adonis – Gilant Albert – Gobert Femant – Simart Althur et Vincent René et Dehan Armand Un seul pour pour celle de 39/45 : Léveque Jacques. Et malheureusement un nom pour la guerre d’Algérie, Delacroix Alain.
* Hélas, depuis un crime a été commis
«le Courrier Picard du jeudi 28 décembre 1967»