2 – LE VILLAGE

CARTE

ORIGINE 

Ivors a certainement une origine fort ancienne, ses premiers habitants ont dû être des bûcherons et des laboureurs qui partie par partie, ont défriché des portions de la grande forêt de Betz. Ils y ont créé des terrains susceptibles par leur travail, de les nourrir.

Mais à ces époques reculées rien de fixe, rien de précis, rien de régulier, chacun se taille une propriété à sa guise sans nul souci des règles d’harmonie qui ont prévalu plus tard. Aussi en examinant le plan topographique du pays on est frappé des formes bizarres parfois même excentriques, produites par les empiècements faits par l’homme sur la forêt.

La terre conquise, on se bâtit un abri, non loin de son champ. L’habitation du père de famille tout d’abord, ensuite,celles que plus tard ses enfants se construisirent à côté. C’est le commencement du village.

Nous venons de dire que Ivors était fort ancien, ce qui le prouve, ce sont les nombreuses monnaies romaines et mérovingiennes trouvées dans les jardins du village et aussi les tombes et sarcophages découvertes dans la partie Nord près le nouveau cimetière.

Le village d’Ivors à la suite des vicissitudes qui ont troublé son sol, a subi une transformation tout à fait à son avantage. Les habitations minées par les inondations et l’invasion des sables, ont dù être reconstruites grâce à une administration ferme et intelligente, les rues furent redressées et alignées, d’après un plan méthodique et uniforme. Et l’aisance aidant, les maisons furent surmontées d’un étage de plus.        Depuis quelques années la chaussée fut reconstruite et garnie de trottoirs, des réverbères étincelants de lumière ont été placés dans toutes les rues, brillent de tout leur éclat pendant les longues soirées d’hiver et contribuent à donner à notre coquet village l’aspect d’une petite ville.

Ce qui contribue à rendre le séjour d’Ivors agréable, c’est surtout la proximité des bois où l’on peut faire chaque jour de charmantes promenades, les chasses à courre qui procurent toujours de l’agrément par suite d’incidents imprévus, la possibilité de pouvoir trouver tout ce qui est nécessaire à la vie, les soirées joyeuses que l’on passe près d’un bon feu, chez ses voisins ou ses amis, pendant l’hiver, à causer, à chanter, l’air pur qu’on y respire et par dessus tout l’amabilité des habitants.

Beaucoup d’étrangers sont venus visiter Ivors. Ils l’ont trouvé charmant, plusieurs s’y sont plus et s’y sont fixés de manière définitive.

Et maintenant si vous voulez avoir de l’ensemble du village une impression que l’intérieur ne saurait vous donner, montez un matin de Mai sur la colline de Boursonne, assistez au lever du soleil dardant ses premiers rayons sur Ivors et admirez.

Les brouillards ont complètement disparu, les ombres de la nuit ont fait place à la clarté du jour, la cloche sonne l’angélus du matin.

Les oiseaux gazouillent, les insectes bourdonnent, la nature s’éveille, le panorama est splendide.

A vos pieds, la Sablonnière avec ses nombreux bouquets de genévriers, la ferme de             St Georges déjà pleine de mouvements.

La grande rue où déjà se montrent les bûcherons, les ouvriers des champs se rendant à leur travail, les ménagères s’en allant aux provisions, tous s’entrecroisent, se souhaitent un bonjour affectueux et échangent quelques paroles amicales. La grande rue dis-je se développe devant vous avec ses maisons aux toits de couleurs variées, plus loin l’Église, avec son clocher pointu, perçant les nuages et son cadran nous avertissant que 1 ‘heure du travail est arrivée, A droite, tout d’abord, le cimetière, avec ses monuments et ses croix de toute simplicité qui nous rappelle que là reposent ceux qui nous sont chers. Au fond, le château avec sa masse de constructions hétéroclites, à gauche, c’est la partie du village dont on aperçoit que les toitures des maisons et par dessus tout ce tableau, les jardins et leurs cerisiers, leurs pruniers, leurs poiriers, aux fleurs blanches et les pommiers aux fleurs rosacées. Enfin, si vous jetez un regard autour de vous, ce sont les champs qui couronnent les monticules de leurs riches produits, espoirs du laboureur dont on entend au lointain la joyeuse chanson.

Puis, au-delà, au fond de l ‘horizon, vous apercevez un immense rideau vert circulaire, c’est la forêt. Le Taillis avec ses découpures étranges, ce sont aussi les garennes parsemées dans la plaine avec leurs feuilles d’un vert tendre qui repose la vue fatiguée.

Quel magnifique spectacle. Et, c’est au milieu de cet océan de verdure que repose notre gai village, de même qu’une île au milieu de la mer, ou une oasis dans le désert.

Aimons donc notre petit pays, ne le quittons jamais, restons- y attachés, les morts même y reviennent, voulant, comme autrefois Napoléon, venir reposer sur les bords du taillis d’Ivors au milieu de leurs compatriotes, parents et amis, qu’ils ont tant aimés.

Habitants d’Ivors soyons fiers de notre cher village.

LES RUES 

Picardie

Les rues d’Ivors sont larges et bien alignées. Notons d’abord la Grande Rue divisée en deux partie bien distinctes, perpendiculaires l’une à l’autre, séparées par l’église.

La rue de Picardie ainsi nommée du passage des nombreux ouvriers de moissons qui provenaient d’au delà de Laon et que l’on désignait sous le nom générique de Picards.  Cette rue conduit au cimetière et au Plessis-au-Bois, Vez et Vauciennes.

La rue du Puits Quentin, improprement appelée rue Picatin. Elle conduit à la gare de Vaumoise.

La rue de la Fontaine conduisant à Thury, ainsi nommée pour les deux lavoirs alimentés par une source.

Lavoir I

La ruelle du Trou Boyau, ainsi nommée à cause de son étroitesse, elle conduit à la forêt et au Rond Capitaine par la laie du Corron d’Ivors.

Trou boyau

LES PLACES 

Place chateau

Tout d’abord, la place de St Georges au faubourg du même nom. Elle conduit à la Forêt. Elle est en forme de triangle, elle sert de dépôt de matériaux et d’instruments aratoires.

La place principale qui occupe l’ancien cimetière, sa forme est très irrégulière. Elle sert de rendez-vous aux tètes publiques, nationales, les bals, les chevaux de bois, les marchands de sucreries, les jeux, les spectacles, les tirs, les marchands forains etc… Elle est plantée de tilleuls.

La place du Calvaire, où se dresse une croix objet de vénération des fidèles qui y viennent en procession plusieurs fois l’année.

Enfin la place du Jeu d’Arc formée par la rencontre de la Grande Rue, du chemin de la Prieuse, de la rue de la Fontaine, et du chemin d’Ormoy.

 

LES CHEMINS

Une voie romaine reliait Crépy à la Ferté-Milon, passant par le Bois du Tillet, Ivors, Boursonne, Billemont et Précy-à Mont. Cette voie était comme au Moyen-Age sous le chemin de Bapaume parce qu’elle servait aux relations de la Picardie et de l’Artois avec les foires franches de la Champagne, c’est ce qui explique le séjour que faisaient à certaines époques de l’année les truands ou malandrins au Chêne du Roy où là, ils attendaient pour les dépouiller, les marchands et les voyageurs.

Cette voie est occupée aujourd’hui par le chemin de Crépy-en-Valois à Ivors, le chemin de Grande Circulation N° 88 conduisant à la gare de Vaumoise et le Chemin de Grande Circulation N° 51 conduisant à Boursonne, le village et le territoire d’Ivors est aujourd’hui traversé par de chemin de Grande Circulation N° 51 allant de Villers-Cotterêts à Meaux et le N° 88 de Mareuil-sur-Ourcq à Gillocourt.

Cette voie romaine longeait le rû d’Ivors, on trouve des vestiges de celle-ci à 2 mètres de profondeur.

Ivors a encore deux autres chemins vicinaux en pierres, ce sont les chemins d’Ivors au Plessis-au-Bois et la sucrerie de Vauciennes et celui de Cuvergnon qui conduisent à la sucrerie d’Antilly.

Les autres chemins sont qualifiés de chemins ruraux. Ils sont au nombre de 32.

LIEUX-DITS 

Ils sont nombreux à Ivors.

Nous avons cité le CHÂTEAU-ROUGE, ce lieu devait avoir une ramification avec un autre, sis plus à l’est et dénommé le FOSSÉ-ROUGE. Serait-ce là un indice de l’emplacement du vieux château des Burgares, dont les lignes de circonvolutions s’étendent pour leur défense jusqu’au chemin de Boursonne, rien d’impossible à cela.

A côté se trouvait, EPINETIE dont l’étymologie s’impose.

Ensuite la CHAMBRETIE qui tire son nom de sa forme. Entre la Chambrette et la route de Boursonne était le fond de PRÉVAS, pourquoi cette appellation? Je l’ignore.

Viennent ensuite les CHAUFFOURS. TI existait là certainement un ou plusieurs fours à chaux. De chauffour est venu le mot Chauffourrier.

Le BARDY. Les vieux dictionnaires que j’ai fouillés disent qu’autrefois on appelait Bard des espèces de traîneaux destinés à transporter les fardeaux. Ces traîneaux à Ivors n’auraient-ils pas servi à transporter les bois du Fournet dont l’accès est assez difficile aux voitures. Les hommes occupés à ces travaux se nommaient Bardeurs d’où Débardeurs, mot employé aujourd’hui.

Le VIVIER. Il est probable qu’anciennement, il y avait là un petit étang ou on conservait le poisson.

Le PRÉ DE LA CORVÉE, c’était là surtout que les manants d’Ivors devaient exécuter les travaux ordonnés par le seigneur, sans recevoir aucune rétribution. Ce travail devait consister en curage des fossés.

Les OUÏES, nom tiré des excavations profondes formées dans le sol en cet endroit.

Le FOSSE DE MORVAL.

La PLAINE DU FOURNET.

La FOSSE À NOEL, une demoiselle de Billy (Claudine) s’était mariée en 1545 avec Louis  de Noël. Est-ce un indice de la dénomination de ce lieu ?

La CROIX ARNOUL. Nom donné à cette partie de plaine à cause d’une croix érigée parAmoulle Bougre, seigneur d’Ivors.

Le CANAL ou PLACES FRAICHES. Etymologie rationnelle.

Le CLOS BAUDET. Ainsi nommé parce que le seigneur d’Ivors de ce nom, se rendit acquéreur de ce fief, on fit défoncer la partie de forêt qui autrefois couvrait cette partie de plaine.

Le MOULIN, ancien moulin seigneurial.

La FONTAINE.

Le PRÉ DE L’EGLISE, terrain appartenant à l’église d’Ivors.

La CULÉE et le CULOT, renfoncement de bois dans la plaine en forme de coin.

Le FOND DE CORROY. On appelait autrefois corroyer le bois. L’opération qui consistait à ôter au bois la superficie grossière (sans doute l’écorce) pour le mettre en œuvre. Cette opération se faisait probablement dans la partie de la forêt de Villers-Cotterêts appelée le Corroy d’Ivors. D’où ce nom.

Le FOND DU HOUX. indique qu’anciennement existait en cet endroit un houx ou un bois de houx. La GORGETTE, petite gorge près de ta Fontaine.

Les ANDES BROUILLARD entre le Moulin et la Fontaine, Andes ou Andelle vieux mot signifiant bois. BROUILLART, nom d’une famille existant d’Ivors vers 1620.

Les PALIS, c’est là que les habitants d’Ivors avaient le droit d’aller abattre les pieux et arbres de petites dimensions pour la construction de leurs habitations, de palissade … Palis.

Le COIN FENDU, de la forme.

Le CLOS JACQUET désignait le terrain attenant à la Prieuse, derrière le Four Banal*. Ce nom ne viendrait t-il pas de Jacquette de Billy qui a du posséder cet enclos vers 1550?

Le CLOS BREFEAU, sur la route de Picardie ainsi nommé de Guillaume Breteau qui le possédait avant la révolution.

Le COURTIL AMONT. Le mot courtil signifie petit jardin attenant à une habitation. Le Courtil Amont était un jardin dépendant du Château avant d’entrer dans le village. Ce jardin s’appela par la suite pré de Monsieur.

Le POINT DU JOUR, entre Ivors et St Georges, où tout d’abord paraissait le jour.

Les PIERRES TIRÉES, près de Prouheron où l’on a tiré des pierres.

Le PETIT MERISIER., au-dessus de la Touche.

La TOUCHE – Le PROUHERON

Le FOND DES PLANCHES … Origines inconnue.

(Découverte en 1980 de sarcophages, voir les détails a cette adresse : http://www.persee.fr/web/revue/home/prescript/article/pica_0752-5656_1983_num_3_11387

Les VIGNES, ce lieu a dû autrefois, de par sa situation être planté de vignes.

Les lieux-dits par désignation de chemins n’offrent rien d’intéressant, si ce n’est la sente Ch. Voydel qui doit son nom à Ch.Voydel, procureur fiscal de la seigneurie d’Ivors en 1674.

Le BUISSON RONGÉ, ou plutôt Roger, nom d’un propriétaire de ce bois.

Le LARRIS BALINGANT, tire son nom de la famille Balingant qui vivait à Ivors au milieu du XVTIe siècle.

Les ROCHE, partie du Taillie couverte de gros grès.

La GÉNEVROIE, ce bois doit son nom aux nombreux genévriers très communs à Ivors qui croissaient dans cette partie du terroir.

La SABLONNIÈRE DE St GEORGES, située derrière la ferme de ce nom est considérable par la masse de sable qui y est accumulée et qui comprend les hauts de Boursonne.

Elle est curieuse aussi par la quantité de coquillages que l’on y trouve continuellement. Ces coquillages sont les témoins irrécusables du séjour de la mer dans les temps préhistoriques. Beaucoup de spécimens sortis de cette sablonnière existent au petit musée scolaire. Ils y ont été apportés par les élèves.

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